Constat préoccupant sur la santé en France

 

Un enjeu majeur



    Il s’agit d’un enjeu majeur et complexe à plusieurs titres. On assiste d’une part à une             amélioration notoire de certains indicateurs de santé (l’espérance de vie, la diminution du taux de décès dû à certaines pathologies) mais en regard de ceux-ci l’incidence de pathologies majeures augmente de façon rapide et inquiétante.


    Ainsi en France les cas de cancers sont passés de 170.000 par an en 1980 à 320.000 aujourd’hui. Les 530.000 maladies métaboliques par an au sens large (diabète, maladies cardiovasculaires…) induisent 170.000 décès. Il y a 6 millions d’obèses, dont 15% d’enfants. Les maladies respiratoires (augmentation impressionnante des allergies), les maladies neurodégénératives dont la maladie d’Alzheimer, les fléaux infectieux (SIDA, tuberculose…) continuent de progresser.


Cette augmentation de pathologies chroniques est en partie due au vieillissement de la population et pour beaucoup à nos habitudes de vie très délétères. En réponse à ces pathologies, de plus en plus de thérapeutiques sont disponibles et chacun s’attend à en bénéficier, souvent sans corriger ou très peu ses habitudes de vie ni en amont, ni une fois le mal installé.


Un grand nombre de ces maladies (60% selon l’OMS) est parfaitement explicable et prévisible car elles sont liées à nos modes de vie.


La santé des enfants, un constat alarmant



La santé des enfants est elle aussi largement menacée. Pendant que des centaines de millions d’enfants dans le monde souffrent de malnutrition et d’insuffisance pondérale et de leurs conséquences, des centaines de millions d’autres enfants souffrent, eux, de surpoids ou d’obésité. En France cela concerne déjà 15% des enfants avec des projections de 25% à l’horizon 2025, autant dire demain.




Les inégalités touchent en outre les zones les plus défavorisées socialement. Il y a par exemple 17,2% d’obèses dans le département de Seine Saint Denis, record de la prévalence             et du surpoids en France. La prévalence varie de un à trois sur le territoire national.


Par ailleurs le surpoids et l’obésité obèrent la qualité de vie des enfants de façon significative. Un enfant en surpoids est souvent un enfant en souffrance psychologique, parfois comme cause et toujours en tant que conséquence. Le regard des autres enfants est peu charitable, il est l’objet de quolibets, ne peut pas ou difficilement participer aux activités physiques. Il aggrave alors les déséquilibres nutritionnels et la sédentarité car il compense en mangeant et se réfugie plus encore dans les activités médiatiques qui sont à sa portée.


Au-delà des impacts individuels, les conséquences sont également sociétales. Une étude de 2004 a montré que l’obésité allait très probablement et à court terme entraîner une inversion de l’espérance de vie aux Etats-Unis, contrairement à toutes les prévisions antérieures. Ce fléau est donc en passe d’anéantir à lui seul des décennies de progrès médical et d’allongement de la longévité. A l’échelon mondial, l’obésité compte pour au moins 2 à 6% des coûts de santé, mais les coûts réels sont probablement beaucoup plus élevés car ces calculs ne prennent pas en compte tous les troubles induits par l’obésité.


Au-delà de ce sujet majeur du surpoids, d’autres fléaux de santé font peu à peu irruption dans l’enfance. Ainsi le diabète de type 2, traditionnellement celui « de la cinquantaine », fait-il son apparition chez les jeunes et même chez les enfants. Ceci est un des effets du surpoids et plus globalement de désordres nutritionnels importants. De récentes études américaines ont montré que, pour 90% des jeunes américains de 2 à 19 ans, 10% de leurs calories journalières sont apportées par des boissons sucrées et que, pour chaque verre de soda sucré en plus, le risque pour un enfant de devenir obèse augmente de 60% ! Cette question de la consommation de boissons sucrées n’étant qu’un des nombreux éléments du déséquilibre nutritionnel auquel sont exposés les jeunes et auquel est souvent associée une sédentarité croissante.






Cette dernière est souvent fortement liée à une augmentation   drastique du temps passé par les enfants devant les médias, télévision, jeux vidéo, internet. Ceux-ci entraînent également un formatage et des impacts psychologiques que montre très bien le livre « mon enfant n’est pas un cœur de cible ».. La violence à laquelle ils sont exposés dans ces médias, s’ajoute à celle qu’ils vivent parfois dans leur famille ou leur environnement social, faisant de celle-ci leur norme. Les désordres psychologiques, de diverses sources, sont par ailleurs également en augmentation, notamment dans les zones défavorisées. Là encore des chiffres américains montrent que, dans les écoles publiques de la région de Boston, un enfant sur cinq est en souffrance psychologique à divers degrés.


Sans entrer dans un long catalogue de pathologies, on peut mentionner enfin les problèmes allergiques, l’asthme, les intolérances alimentaires en croissante notoire, les addictions de plus en plus précoces, et des sujets moins connus mais tout aussi préoccupants que sont par exemple l’augmentation des pubertés précoces liées à l’imprégnation de l’environnement par les fameux perturbateurs endocriniens.


La définition de la santé, selon l’OMS, est  « un état de complet bien-être physique, psychique et social et qui ne se résume pas à l’absence de maladie ou d’infirmité », ce qui est loin d’être la réalité constatée dans le monde entier et en France.

Afin de tendre réellement vers plus de santé et d’améliorer la situation financière des systèmes de santé, il faut développer la prévention primaire, la promotion et l’éducation à la santé, à large échelle et rapidement. C’est ce que « Enfance & Vitalité » s’engage à faire dans les écoles et autres lieux de vie des enfants.


Pour plus d’informations, vous pouvez consulter mon article publié dans la revue “Santé Integrative”.